15 Commentaires

Je trouve que c’est vraiment un questionnement intéressant. Je pense qu’on expérimente un peu toustes ça au fil de nos vies, car en évoluant, en grandissant, on change de communauté. Personnellement, je parle souvent de notre « jus ». Alors, ce n’est pas du tout à la même échelle parce que je ne suis pas immigrée, je ne suis pas tiraillée entre plusieurs pays et plusieurs cultures radicalement différentes, mais à mon sens, le communautarisme c’est ça, c’est la communauté, c’est l’ensemble de gens avec lesquels tu as des références culturelles communes. Je sais que je ne baigne pas dans le même jus quand je suis avec mes proches d’enfance et quand je suis avec mes proches d’aujourd’hui ; quand je suis dans ma région d’origine et quand je suis dans ma région actuelle. Ce sont tous ces « jus » qui font qui je suis, et je trouve qu’avoir la sensation d’appartenir à plusieurs communautés est vraiment enrichissante.

Géographiquement, je ne suis pas capable de me dire « je suis d’ici et pas de là » : je suis haut-alpine, mais aussi de me région d’origine que j’appelle toujours « chez moi ».

Aujourd’hui, avec internet qui est si répandu en plus, je pense que la majorité d’entre nous ont plusieurs communautés, même si ces communautés sont à petite échelle, dans une plus grande. Je vois vraiment ça en poupées russes, avec plusieurs familles de poupées russes.

Je crois que le communautarisme c’est bien ; on est des êtres sociaux, forcément qu’on a envie de se sentir appartenir à une communauté. Mais je trouve que c’est aussi bien de se sentir appartenir à plusieurs, et de parfois se retrouver dans des lieux ou des cercles auxquels on ne se sent pas appartenir du tout. J’aime sortir de mon jus (à petite dose), parce que ça m’ouvre systématiquement les yeux sur une perception du monde que je n’avais pas. Et le communautarisme blanc mâle et colonial aurait VRAIMENT besoin de sortir de son jus, il n'y a aucun doute à ce sujet !

En bref, le communautarisme, c’est bien et c’est essentiel, et je trouverais ça chouette qu’au lieu de décrier certaines communautés, de vouloir les briser et les intégrer (argh), il soit perçu comme normal de vouloir apprendre à les connaître, à les fréquenter sans jamais y appartenir ni les influencer volontairement. Et avoir le cul entre deux chaises, c’est bancal, mais c’est aussi faire partie d’une communauté, je crois, qui est très très très vaste !

Pardon pour le pavé un peu décousu, et merci pour tes réflexions :)

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C'est super intéressant ton image de "jus" car finalement oui c'est vraiment ça, je le vois aussi un peu comme si notre vie toute entière était faite de petites briques de Lego : chaque nouvelle expérience est une brique d'une couleur particulière, qu'elle soit ponctuelle ou plus longue comme une période d'immigration. Je trouve passionnant ce concept de communauté, d'expériences de vie et d'identité, lorsque j'étais encore étudiante et que j'étais en Master je me suis récemment souvenue que j'avais voulu traiter de la notion d'identité à travers mon mémoire (j'ai finalement changé de sujet mais en relisant tout récemment mon mémoire je me suis aperçue que j'avais quand même réussi à intégrer un peu cette notion dans mon sujet), la construction de soi est quelque chose qui a toujours fait partie de mes interrogations (par curiosité plus que par mal-être). Je suis en tout cas infiniment d'accord avec toi, le communautarisme est essentiel et les politiques (ou autres) auront beau faire tout ce qu'ils veulent pour le détruire ça n'arrivera jamais, c'est dans l'essence même de l'être humain : on est des êtres sociaux, on a besoin de se sentir compris et de créer des liens à travers nos cultures et nos histoires. Merci pour ton message !

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C'est rigolo, j'ai souvent eu ce genre de questionnement quand j'étais plus jeune (le questionnement que tu évoques en fin de texte) étant française mais pas tout à fait (mais en fait si quand même) née en France de parents allemands. Et je pense que ça fait surtout un peu drôle à mes parents d'avoir des filles françaises, même si eux ont un peu laissé derrière eux leur "germanisme" (par choix, et je dois bien dire - vu qu'on est entre nous - par honte d'appartenir à un peuple qui a perpétré des atrocités, ils en parlent peu, mais je sais qu'ils rejettent un peu leur nationalité pour ça).

Je me sens pleinement française, mais avec cette pointe de nostalgie et d'attachement pour mon éducation un peu bilingue et biculturelle (j'ai pas été à la maternelle et parlais plus allemand que français petite, je crois). Alors si on y ajoute mon attachement à la culture britannique qui me vient de je ne sais où en réalité (qui s'est aussi heurté à la réalité quand j'ai vécu à Nottingham !) on peut dire que parfois ça se mélange un peu dans mon esprit côté "appartenance" !

En tout cas ça donne du grain à moudre ton texte :)

Bon retour à Montréal et encore ravie d'avoir pu partager un bout de journée avec toi lors de ton séjour ici ❤️

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C'est super intéressant quand tes propres parents ne sont pas de ton pays de naissance et que tu as débuté ta vie en partageant leur culture avant de passer sur ta propre culture, c'est encore plus le cas quand il y a une différence de langue ! Est-ce que tu as eu l'occasion de parler de cette question d'identité justement avec tes parents pour connaître leur regard actuel par rapport à quand tu es née (ou à quand ils sont arrivés en France) par exemple ?

J'étais si contente aussi de partager un bout de journée avec toi, merci encore et je te souhaite le meilleur pour ton examen à venir 🤞

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Merci Florence ! Et sinon pour te répondre, ça fait un moment qu'on en a pas parlé, ce serait intéressant à faire en effet :)

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Merci pour ce partage, je m'y suis reconnu à certains moments. Je suis né et j'ai grandi au Nouveau-Brunswick (Canada) avant de partir étudier à Montréal. Si tôt mon diplôme en main, mon chum (aujourd'hui mari) et moi sommes parti vivre à Seattle dans l'Ouest américain quelques années. J'en garde de beaux souvenirs. Depuis 15 ans, j'habite dans la région de la ville de Québec. Aujourd'hui je suis impatiente de quitter la ville pour la campagne, la région de Charlevoix m'appelle. Mais les enfants doivent d'abord terminer leur scolarité. Je pense que c'est une richesse que de vivre dans différents lieux qui nous transforment tous à leur façon. La maison pour moi est l'endroit où je me sent bien, c'est mon coeur qui dicte celle-ci et non ma tête. En ce qui concerne l'appellation ou ma citoyenneté, j'y accorde peu d'importance. En voyage, je me présente en tant que Canadienne. Merci pour ces belles réflexions!

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Merci beaucoup Véronique pour ton regard (j'en profite pour te dire que j'aime beaucoup ce que tu fais en tant qu'illustratrice!), je suis complètement d'accord avec toi, c'est une vraie richesse de collectionner des lieux de vie qui nous modèlent tous au fur et à mesure pour nous faire grandir et évoluer. Je suis revenue à Montréal vendredi dernier et en recommençant à marcher dans ses rues j'ai instantanément ressenti cette chaleur au cœur qui est toujours là quand on se sent bien là où l'on vit.

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Merci Florence! J'apprécie beaucoup ta réponse et tout ce que tu écris d'ailleurs. Je te souhaite un agréable été à Montréal, la chaleur au coeur!

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J'ai vécu ça de manière temporaire en partant 12 mois en Allemagne, et personnellement je trouvais ça reposant. Comme si l'anxiété des infos en France ne m'atteignait pas autant. Ceci dit, je pense que tant que femme noire en France (et aussi de campagnarde de parents qui ne venaient pas du coin), l'idée de pas être considérée "d'ici" m'est tellement familière que je l'ai pas plus ressentie à l'étranger, ou alors j'en ai ressenti que le positif : la curiosité, l'indulgence sur la différence, etc.

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Je trouve aussi que le fait de ne pas être physiquement présente en France crée une frontière avec ce qu'il s'y passe mais pour autant, ça me tient tellement à cœur de continuer d'être le plus possible au courant que j'ai parfois la sensation que je m'impose toute seule le stress d'un autre pays sans pour autant encore y vivre. Je ne peux pas comprendre dans le sens d'expérimenter ce que tu vis à travers ton vécu de femme noire mais je suis ravie pour toi si tu n'en as ressenti que le positif. Merci beaucoup pour ton regard et merci de m'avoie lue !

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Le sujet m’intéresse forcément ! Ça me fait penser à un bout de spectacle de Paul Taylor que j’ai vu sur IG. Il se posait cette question : qu’est-ce qui fait qu’on donne une réponse particulière quand on nous demande d’où l’on vient. Pour lui c’est l’accent qu’on a quand on parle sa langue maternelle. Ça m’interpelle d’ailleurs vu que j’ai zéro accent marseillais et que personne ne me crois quand je dis que je viens de Marseille 😅

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C'est très intéressant comme sujet parce que, comme tu le dis si bien, ça s'applique (à plus petite échelle, certes) au fait de changer de région par exemple.

J'ai beaucoup changé d'endroits toute ma vie, toi-même tu sais. Et ma famille vient de plusieurs pays différents... Pour celleux qui y vivent, je ne suis pas d'ici. Et pour les autres, je ne viens pas de là-bas non plus. Et là-haut ? Toujours non.

Comme je suis blanche, forcément, ça ne me pose pas de gros problèmes dans la vie.

J'ai bien eu des moqueries concernant mon accent (quand je parle français) et des expressions que mes camarades ne connaissaient pas. Et j'ai subi du harcèlement scolaire (mes origines + mon nom de famille + bien sûr d'autres choses) et même si, encore aujourd'hui, j'ai le droit à des réflexions : je ne subis pas de discrimination(s).

Alors, je me dis, que je viens de là où je me sens bien. Un peu de nulle part et de partout à la fois.

Du coup, je ne connais pas le communautarisme... 😅

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C'est intéressant comme avis ! Ce que j'y vois tout de même c'est que malgré tout, lorsque tu changes de région à l'intérieur d'un même pays toutes les expériences restent profondément teintées de la culture dudit pays, c'est en ça que cela diffère tout de même de lorsque tu pars vivre ailleurs (à l'extérieur de ses frontières) : en vivant en Bretagne, en Alsace, sur la côte Basque ou à Nice, même si il y a de grosses nuances qui sont à la fois liées à l'histoire de chaque région et même à son climat (qui a un impact majeur sur la façon de vivre de chacun), tes références seront tout de même toujours similaires : les dessins animés vus pendant ton enfance seront les mêmes peu importe l'endroit où tu iras dans le cadre de ces frontières, tes références culturelles et politiques seront également partagées du Nord au Sud... Donc malgré tout, c'est je pense pour ça que tu ne ressens pas ce communautarisme puisque tu es une française vivant en France et toutes tes expériences restent à l'intérieur d'un même territoire. Également parce qu'à l'inverse des précédentes générations maintenant nos générations ont plutôt l'habitude de changer de régions donc ce n'est plus si inhabituel que ça de naître à un endroit et de vivre ensuite ailleurs.

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Effectivement, je pense que - quand tu restes dans le même pays, et même en changeant de région(s) - tu ne ressens pas ce communautarisme. Je suis d'accord avec toi. 😊

Mais de mon côté, c'est différent.

En plus d'avoir changé de lieux de vie à de nombreuses reprises, j'étais dans un univers "particulier".

Au delà du fait que j'avais des 'penpals' à l'autre bout de la Planète, j'avais aussi des ami-e-s étrangers "dans la vraie vie" et je baigne depuis toute petite dans un mélange culturel (blanc et européen, certes). France, Grande-Bretagne, Allemagne...

Du coup, je n'ai pas vu les mêmes dessins animés, entendu les mêmes chansons/les mêmes artistes, et ma culture politique est aussi un peu différente. 🙂

C'est pour cela que je me permettais d'écrire mon premier commentaire.

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May 4, 2023Modifié
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Merci Charlotte de m'avoir lue, j'aime toujours beaucoup te lire ! Et dans ton cas effectivement c'est d'autant plus intéressant que tu as expérimenté sur de longues périodes la "vie ailleurs", j'espère que cette soudaine réalisation de ressentir cette nostalgie ne va pas te faire te sentir trop déstabilisée et que tu parviendras à gérer ce flou. Je note zn tout cas ta recommandation de lecture !

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