No 5. Comment vivre à l'étranger impacte le regard que j'ai sur mon pays d'origine
Saison 1, épisode 5 - Ou : se sentir perpétuellement assise entre deux chaises (les chaises étant le Canada et la France)
Pendant que j’écrivais cette newsletter j’ai notamment écouté…
Je débute le début d’écriture de cette newsletter un mardi 4 avril, assise sur le perron de chez moi au soleil tandis qu’il fait 10°C et que je savoure ce bonheur tout particulier de remettre un t-shirt à manches courtes à l’extérieur pour la première fois de l’année.
Edit : funfact, deux salles deux ambiances à un jour d’intervalle, tandis que ce mardi 4 avril je sentais le soleil doucement picoter ma peau, le lendemain c’était la glace et les arbres qui tombaient dans tout Montréal qui picotaient les rues. Si j’avais envie de transformer cette tempête en une image de la vie ce serait “profitons des petites choses lorsqu’elles arrivent, tout peut changer d’un jour à l’autre”.
Si je démarre cette newsletter par ces détails aussi spécifiques quant à l’endroit où je me trouve et à cette sensation toute particulière de retrouver les sensations du soleil qui chauffe la peau c’est car aujourd’hui, j’avais envie de vous parler de ce que vivre à l’étranger provoque sur le regard que l’on porte à l’égard de notre pays d’origine.
On est en 2023 et cette année, ça fera 5 ans que j’ai fermé mes cartons, empaqueté ma vaisselle et choisi quel objet allait venir avec moi pour tout faire voyager à bord d’un bateau de l’autre côté de l’Atlantique, pour les réouvrir dans un pays. Un pays dont finalement je ne connaissais pas grand chose si ce n’est mes souvenirs de 1998 et 2001 lorsque l’on y était venus en vacances en été avec mes parents ainsi que les quelques jours passé ici en 2017, presque un an avant de venir y vivre. En 5 ans mon regard a eu le temps de changer, de s’affiner : j’ai grandi, j’ai vieilli, je suis arrivée alors que j’allais avoir 26 ans, j’en ai désormais 30 (je suis de fin d’année, mes calculs sont bons rassurez-vous !) et il y a un monde (ou au moins un océan) entre ces deux âges de ma vie.
À l’heure où cette newsletter vous sera envoyée je serai en France depuis quelques jours et pour encore quelques jours. Si je suis déjà revenue 2 fois dans mon pays natal, c’est la première fois que je reviens pendant le printemps et lorsque je préparais ma valise je dois bien admettre que je ne savais plus du tout ce qu’il fallait y mettre dedans. Je ne sais pas encore si il aura fait beau ou chaud (parenthèse à compléter de mon moi-du-futur : il fait un peu des deux et je suis ravie d’avoir commandé en avance sur Vinted France une nouvelle petite veste pour pouvoir la mettre quand il fait plus chaud) mais le printemps, c’est une saison que j’aimais tant en France (et que j’aime tout de même beaucoup moins depuis que je vis au Québec, ici l’hiver est très tardif et le printemps tel qu’on le connait ne dure jamais plus que deux semaines avant de se muer en été, c’est un peu le jeu du chat et la souris et j’ignore qui du chat ou de la souris est l’hiver (le chat, peut-être)) que je suis particulièrement contente de la réexpérimenter pour quelques jours.
Bref. Je ne suis pas là pour vous parler du printemps (et pourtant j’aurais tant à en dire !) mais pour vous parler de cette modification malgré nous du regard que l’on a sur un pays que l’on connait mais où l’on ne vit plus complètement, ou en tout cas physiquement. Comme il est étrange de vivre à l’étranger. Étrange car dès l’instant où l’on passe ce cap, on rentre alors dans une catégorie toute particulière de personnes qui n’appartiennent pas au pays où elles vivent et en même temps plus complètement au pays d’où elles viennent. Je suis française au Canada mais aux yeux des français lorsque je rentre, je ne suis plus complètement française, je suis même un peu Canadienne (moi je veux bien hein, mais il va falloir attendre encore un peu avant d’obtenir ma citoyenneté canadienne).
Alors je suis quoi ?
Je crois qu’il faut tout de même faire attention lorsque j’aborde ce sujet puisque sans y apporter de précision cela peut être très vite assez déplacé : je suis blanche, je viens d’un pays plutôt riche et bien vu à l’étranger (ou en tout cas relativement puissant) et à travers mon immigration1, je n’ai et je ne rencontrerai a priori (c’est certain en fait) que très peu de discriminations. Même lorsque je suis traitée d’ostie de française dans la rue, ça ne rend pas ma vie particulièrement plus difficile ni mes démarches administratives compliquées.
C’est encore plus le cas lorsque l’on observe depuis l’extérieur une situation de crise. Je ne parle ici pas uniquement des débats actuellement en cours en France mais plus d’une grande généralité et de ce que j’ai pu voir de ce qu’il a pu se passer pendant ces 5 ans de vie en dehors de l’Hexagone. J’ai beau rappeler lorsque l’on me parle de ce qu’il se passe en France que je sais, que je suis au courant, que je suis française (sous-entendant : non mais enfin, internet existe, les informations ne s’arrêtent pas aux frontières physique d’un pays et je n’ai pas non plus oublié d’où je viens). Malgré moi cependant il faut bien que j’admette qu’il y a un peu de vrai là dedans. Je n’y vis plus et je ne vis plus au quotidien ce qu’il s’y passe vraiment.
J’ai l’impression que cette perception provient peut-être du fait que souvent, lorsque l’on va en vacances à l’étranger on se coupe un peu des informations de son propre pays (parce que l’on est en vacances justement), et que peut-être que ce racourci provient de là. Hors losque l’on vit à l’étranger… on y vit, on n’y est pas en vacances, non ?
Bien sûr je continue de me renseigner, j’ai d’ailleurs l’impression que je me renseigne bien plus que lorsque j’y vivais (et je ne sais pas tant si c’est du fait de vivre à l’étranger ou que je m’intéresse encore un peu plus de manière générale à l’actualité, indépendamment de mon lieu de résidence) et je je suis impactée symboliquement, je suis indignée, j’ai de la peine et je suis triste lorsque des évènements que je ne soutiens pas s’y produisent et je suis à côté de cela heureuse, fière et enjouée lorsqu’à l’inverse des nouvelles plus légères et joyeuses y sont rattachées.
Cependant cela reste des sentiments expérimentés depuis l’extérieur.
J’ai vécu le Covid comme l’intégralité du monde mais je l’ai vécu depuis le Canada et encore plus particulièrement depuis le Québec. Mon vécu et mes souvenirs ne seront donc jamais les mêmes que ceux que peuvent avoir les français l’ayant vécu depuis la France. Cela ressemble un peu à lorsque l’on partage des références communes d’enfance avec les personnes de notre nationalité : ici, les références communes que j’ai à propos du Covid en France seront toujours des références issues d’internet et non issues d’un vécu physique, d’une expérimentation sur le terrain. Mes références physiques sont celles liées au territoire où j’ai expérimenté cette période.
Je suis donc désormais en France depuis une dizaine de jours (je fais un saut temporel à l’intérieur de ma newsletter, vous parvenez à suivre ?) et cela fait trois fois désormais que je suis rentrée en France en 5 ans. À chaque fois je sens que mon regard a encore un peu bougé et mon expérimentation de la vie dans mon pays de naissance aujourd’hui est différente. Et cette fois si j’ai adoré revivre un peu de son si joli printemps, que j’ai pleinement profité de nos escapades de ça et là et que j’ai passé des journées tellement chouettes et si bien entourée, j’ai été rendue très triste par la façon dont toutes les personnes extérieures à mon cercle (serveurs, caissiers gens dans la rue…) se sont comportées et il me vient une question : est-ce que c’est bien dû au fait que je ne sois plus habituée à la manière d’être française qui à mes yeux durant tout ce séjour a selon moi largement dépassé mes standards de politesse et de respect ou y a-t-il autre chose qui a vraiment changé sans que je ne sois au courant ? Je rentre demain et si j’ai adoré revoir la France, mes parents et mes amis, je suis contente de regagner un territoire où je me sens bien plus à l’aise et bien moins heurtée par une multitude d’expériences sociales de personnes qui m’ont donné l’impression que l’on n’était plus si français que ça peut-être. Comme des serveurs qui jugent le fait que je demande une boisson sans alcool (sans s’imaginer une seule seconde qu’il puisse y avoir une raison médicale derrière, ou juste ne pas juger puisqu’au fond qu’est-ce que ça peut bien leur faire ?), une vendeuse qui part en pleine conversation pendant que j’allais poser une question, une caissière à peine aimable, des gens dans la rue au regard plein de jugement en me voyant faire une bête photo de bâtiment… la liste de mes nouvelles expériences désagréables est longue et mon incompréhension l’est encore plus face à des expériences qui ne m’arrivent absolument jamais dans mon pays d’adoption. Et c’est franchement triste de faire ce genre de constat, comme une sorte de déception de revoir une personne que l’on adorait mais qui ne veut plus vraiment de nous ou qui nous prend un peu de haut…
Je me rappelle de cet article qu’avait écrit Anne-Laure sur son blog en 2019 et c’est tout à fait ça, cette impression d’avoir le cul entre deux chaises.
J’ ai vraiment cette éternelle sensation que vivre à l’étranger c’est devoir intégrer le fait que l’on n’appartient plus tout à fait à son pays d’origine et pas tout à fait non plus au pays où l’on a les pieds. Que l’on ne sait plus vraiment où est notre place. J’accumule peu à peu des références d’ici, je comprends à peu près de qui l’on parle, je sais que je n’aime pas du tout notre premier ministre actuel au Québec, je sais comment fonctionne le système politique du Canada et du Québec, les pourboires ne me font plus peur et j’ai désormais besoin d’adaptateur Européens lorsque je vais en France pour pouvoir brancher mes appareils (non en fait l’astuce c’est d’emporter avec vous une prise multiple et de n’avoir qu’un seul adaptateur) mais j’ai encore tant de lacunes qui ne seront jamais vraiment comblées que je sais que c’est comme ça, que c’est un statut vraiment particulier que l’on partage entre personnes vivant à l’étranger.
Ce qui me fait d’ailleurs penser à un sujet parallèle !
Je crois que j’en avais vaguement parlé sur mon blog il y a quelques années mais j’admets secouer la tête de dépit lorsque j’entends ces constants reproches à l’égard du communautarisme, évoqué fréquemment par des personnes qui n’ont jamais vraiment quitté leurs plateaux télé constitués d'à peu près le même type de profils (on parle aussi de communautarisme lorsqu’il s’agit d’hommes blancs riches mais je crois qu’il faut éviter de leur dire, ils seraient trop choqués d’apprendre qu’ils représentent ce qu’ils dénoncent). Le concept est assez complexe, il varie de symboliques selon les territoires, les pays et continents et varie surtout beaucoup selon l’historique même desdits pays. Il est connoté de manière assez négative en France notamment depuis la fin des années 80 tandis qu’en Amérique du Nord sa perception est assez différente et c’est celle-ci que j’ai à vrai dire toujours eue en tête. Je ne parle ici que de mon expérience mais à mes yeux ce fameux communautarisme est quasi automatique, il se fait naturellement : il se crée lorsque l’on partage les mêmes références d’enfance, qu’on établit entre français (ou de toute autre nationalité, ou bien de religion puisque c’est souvent à ce propos que des débats éclatent) des classements des fromages qui selon nous sont les meilleurs, que l’on se donne nos meilleurs plans pour boire de bons vins sans y claquer l’intégralité de notre REER (le REER c’est notre compte épargne-retraite d’ici, en France on dirait “claquer notre PEL” si on voulait une phrase un peu équivalente) qu’on évoque les dessin animés de notre enfance (quoique pour ça, on en a en commun avec le Québec !)… bref, c’est un peu un éternel “ils parlent de ce qu’ils ne connaissent pas” alors que dans les faits, ce fameux communautarisme n’a rien de sorcier ni rien de volontaire. Je suis bien loin d’être experte sur le sujet mais c'est un concept que je trouve hyper intéressant et un peu plus complexe et moins binaire qu’il semble l’être. Je lisais de mon côté des articles à propos de cette notion et suis pour finir allée directement voir la fiche Wikipédia dédiée à ce concept qui est particulièrement intéressante dans le sens d’évoquer de manière assez condensée le sens du concept en Europe par rapport au Canada, au Québec et aux États-Unis où la connotation est bien moins négative. Car finalement, ce continent s’est créé et continue d’exister par l’agencement de communautés : qu’elles soient ethniques, religieuses ou culturelles. À mon sens et du point de vue que j’en ai aujourd’hui, il se crée naturellement et est la conséquence d’un besoin d’appartenance et d’un sentiment de confort lorsque nos racines sont un peu loin. Bien sûr qu’il est toujours important de discuter et de questionner (questionner mais pas dans le sens de remettre en cause) des phénomènes de société mais je trouve que c’est un peu plus complexe que juste “des gens qui se rassemblent à tout prix entre eux”. Vivre ailleurs que dans le lieu de notre naissance ne fait pas pour autant masquer complètement nos racines et notre vie-d’avant et je crois que le rejet (je ne parle pas ici de mon cas personnel) ne fera toujours qu’amplifier ce qui est vu comme un problème.
Mais tout ça alors me fait alors me demander : à partir de quand dit-on que l’on est de tel ou tel endroit ? Je vous expose mon cas : je suis née et ai grandi dans les Alpes puis ai vécu de nombreuses années en Bretagne avant de finalement partir au Québec. Mes racines sont dans les Alpes mais je me suis construite en tant que jeune adulte en Bretagne et ma vie d’adulte est désormais au Québec. À quel endroit est-ce que j’appartiens alors ? Est-ce que je peux dire que je suis Montréalaise alors que je n’en partage ni le lieu de naissance ni l’appartenance ethnique ? Qu’est-ce qui détermine ce que l’on est et est-ce que cela peut bouger tout au long de notre vie ? 2023 c’est l’année qui, normalement, sera celle où je vais lancer les démarches pour demander ma citoyenneté Canadienne. Sans savoir à l’avance combien de temps cela prendra, si je l’obtiens j’aurai donc la double-nationalité (jusque là, tout est logique). Mais alors, est-ce que le simple fait d’avoir le passeport d’un autre pays que celui de notre naissance (ou notre passeport premier) suffit à nous faire nous sentir dudit nouveau pays ? Est-ce que l’obtention de ce passeport me fera me sentir Canadienne ? Je n’ai pas vraiment la réponse puisque je n’y suis pas encore mais je suis curieuse de savoir ce que je ressentirai à ce moment là. Et vous, si vous êtes déjà passé·e par cette étape, est-ce que cela a changé quelque chose chez vous et quel est votre sentiment par rapport à ça ?
Vous venez d’où, vous ? Et à quel lieu vous sentez-vous vraiment appartenir aujourd’hui ? Est-ce celui de votre naissance ou celui où vous vivez désormais en tant qu’adulte ?
Sur ces derniers mots, je vous laisse et vous souhaite de passer un excellent mois de mai ! C’est le mois qui annonce enfin l’arrivée très prochaine de l’été au Québec qui est une saison que j’adore alors je suis vraiment ravie ! ☀️
En vous écrivant, j’ai aussi écouté…
Ce que j’ai regardé dernièrement…
Pas grand chose à vrai dire (à part la nouvelle saison de L’Agence sur Netflix, j’adore voir des riches refuser d’acheter un appartement à plusieurs millions juste parce qu’un papier peint ne leur convient pas) alors je vais plutôt vous partager une vidéo que vous avez peut-être déjà vue sortie par Seb la Frite sur Youtube, j’avais vraiment adoré son premier documentaire tourné en Papouasie et le deuxième réalisé au Kirghizistan est une vraie merveille de nouveau !
La section surprise !
Un fond d’écran par mois à télécharger et enregistrer pour votre téléphone.
On dit bien immigration et non expatriation ! Si ce dernier terme a été remodelé pour désormais être utilisé symboliquement pour désigner de manière générale les personnes blanches (et relativement aisées) allant vivre à l’étranger, la signification initiale de l’expatriation désigne des personnes envoyées par une entreprise de leur pays d’origine dans un autre pays. Il s’agit donc d’un statut hyper-spécifique lié à un cadre professionnel précis.
Je trouve que c’est vraiment un questionnement intéressant. Je pense qu’on expérimente un peu toustes ça au fil de nos vies, car en évoluant, en grandissant, on change de communauté. Personnellement, je parle souvent de notre « jus ». Alors, ce n’est pas du tout à la même échelle parce que je ne suis pas immigrée, je ne suis pas tiraillée entre plusieurs pays et plusieurs cultures radicalement différentes, mais à mon sens, le communautarisme c’est ça, c’est la communauté, c’est l’ensemble de gens avec lesquels tu as des références culturelles communes. Je sais que je ne baigne pas dans le même jus quand je suis avec mes proches d’enfance et quand je suis avec mes proches d’aujourd’hui ; quand je suis dans ma région d’origine et quand je suis dans ma région actuelle. Ce sont tous ces « jus » qui font qui je suis, et je trouve qu’avoir la sensation d’appartenir à plusieurs communautés est vraiment enrichissante.
Géographiquement, je ne suis pas capable de me dire « je suis d’ici et pas de là » : je suis haut-alpine, mais aussi de me région d’origine que j’appelle toujours « chez moi ».
Aujourd’hui, avec internet qui est si répandu en plus, je pense que la majorité d’entre nous ont plusieurs communautés, même si ces communautés sont à petite échelle, dans une plus grande. Je vois vraiment ça en poupées russes, avec plusieurs familles de poupées russes.
Je crois que le communautarisme c’est bien ; on est des êtres sociaux, forcément qu’on a envie de se sentir appartenir à une communauté. Mais je trouve que c’est aussi bien de se sentir appartenir à plusieurs, et de parfois se retrouver dans des lieux ou des cercles auxquels on ne se sent pas appartenir du tout. J’aime sortir de mon jus (à petite dose), parce que ça m’ouvre systématiquement les yeux sur une perception du monde que je n’avais pas. Et le communautarisme blanc mâle et colonial aurait VRAIMENT besoin de sortir de son jus, il n'y a aucun doute à ce sujet !
En bref, le communautarisme, c’est bien et c’est essentiel, et je trouverais ça chouette qu’au lieu de décrier certaines communautés, de vouloir les briser et les intégrer (argh), il soit perçu comme normal de vouloir apprendre à les connaître, à les fréquenter sans jamais y appartenir ni les influencer volontairement. Et avoir le cul entre deux chaises, c’est bancal, mais c’est aussi faire partie d’une communauté, je crois, qui est très très très vaste !
Pardon pour le pavé un peu décousu, et merci pour tes réflexions :)
C'est rigolo, j'ai souvent eu ce genre de questionnement quand j'étais plus jeune (le questionnement que tu évoques en fin de texte) étant française mais pas tout à fait (mais en fait si quand même) née en France de parents allemands. Et je pense que ça fait surtout un peu drôle à mes parents d'avoir des filles françaises, même si eux ont un peu laissé derrière eux leur "germanisme" (par choix, et je dois bien dire - vu qu'on est entre nous - par honte d'appartenir à un peuple qui a perpétré des atrocités, ils en parlent peu, mais je sais qu'ils rejettent un peu leur nationalité pour ça).
Je me sens pleinement française, mais avec cette pointe de nostalgie et d'attachement pour mon éducation un peu bilingue et biculturelle (j'ai pas été à la maternelle et parlais plus allemand que français petite, je crois). Alors si on y ajoute mon attachement à la culture britannique qui me vient de je ne sais où en réalité (qui s'est aussi heurté à la réalité quand j'ai vécu à Nottingham !) on peut dire que parfois ça se mélange un peu dans mon esprit côté "appartenance" !
En tout cas ça donne du grain à moudre ton texte :)
Bon retour à Montréal et encore ravie d'avoir pu partager un bout de journée avec toi lors de ton séjour ici ❤️