No. 27 - Trouver son style rapidement et sans efforts : la méthode miracle pour apprendre à dessiner
Saison 3, épisode 6 - l'épisode où je vous parle de l'Everest de la création : la quête et la recherche de son style graphique
Il y a une quête qui fait trembler tout le monde, qui nous fait nous tirer les cheveux, nous lamenter en nous demandant comment faire, en tapant en boucle sur votre moteur de recherche favori sous des dizaines de formules différentes en espérant tomber sur LA recette miracle sans jamais vraiment trouver de solution qui nous convienne.
Hello ! Je suis Florence, franco-canadienne vivant à Montréal depuis 2018. Au quotidien j’aime aussi écrire et partager ce à quoi je pense : vous savez, toutes ces pensées qui tournent en boucle lorsque l’on s’endort ? Ici, c’est ça ! Je suis ravie de vous voir ici alors merci de partager ce moment avec moi ! Pour me soutenir vous pouvez vous abonner à ma newsletter et en choisissant un abonnement payant, vous contribuez directement à me soutenir et à faire perdurer cet espace d’écriture.
Pendant que j’écrivais cette newsletter j’ai notamment écouté…
Cette quête concerne le fait de trouver le Graal : son style. Vous savez, ce truc qui fait reconnaître instantanément quelle illustration a été faite par qui, juste en voyant son trait, ses couleurs, ses textures. Ou bien qui a écrit tel texte (peut-être même encore plus subtil) en repérant sa façon de construire ses phrases, de décrire des émotions ou de ponctuer ses paragraphes. Ou encore de capturer la lumière, de choisir tel angle pour photographier un morceau de rue, quel grain, couleur, pellicule utilisée.
Le style c’est ce truc un peu particulier après qui tout le monde court en espérant trouver des chemins raccourcis, des techniques pour aller plus vite, pour être plus efficace et raccourcir des années de travail en quelques semaines, quelques jours à peine. C’est souvent quelque chose qui se matérialise sous une forme assez obsessionnelle lorsque l’on est au début de notre pratique, encore plus lorsqu’il s’agit d’une carrière puisque notre style sera directement rattaché au fait que de potentiels clients puissent nous contacter pour nous proposer des projets, grâce à ce même style. Mais alors comment on fait pour trouver pour atteindre ce moment précis où ça y est, on l’a atteint ?
Il faut que je vous avoue quelque chose. Mon titre c’était du pur clickbait parce que malheureusement, je n’ai aucune méthode miracle à vous confier.
Je suis désolée, vous pouvez me lancer des cailloux virtuels, quitter cette page en vous promettant de ne jamais venir me relire parce que je vous ai fait croire que vous aviez enfin trouvé une façon de mettre fin à votre quête ! Mais j’ai menti. Et même pire encore : je suis en pleine crise identitaire alors que je dessine depuis plusieurs décennies et que j’en ai même fait mon métier. Pardon Florence ?? Me direz-vous. Oui. Bientôt 10 ans de métier et… je suis précisément en ce moment en train de me tirer les cheveux (symboliquement) en remettant tout en question et en ayant l’impression d’être nulle, nulle, nulle (trois fois, rien que ça) et en me demandant quand est-ce que cette énième crise identitaire de style prendra fin (parce que ce n’est évidemment pas la première fois mais on va en parler) (ce n’est pas un mensonge on va vraiment en parler).
J’ai un vrai repère de temps qui marque le moment où j’ai commencé à affiner ce que j’aimais et à force, commencer à trouver ce qui me définissait un peu plus : en 2018 j’ai acheté un iPad pour pouvoir dessiner sur Procreate et c’est précisément ce moment qui a tout débloqué. Je me suis mise à dessiner de manière beaucoup plus intense car mon but était de pouvoir dessiner de n’importe où et plus de devoir aller devant mon ordinateur sur ma tablette graphique, assise à mon bureau, pour pratiquer. À ce moment là je ne dessinais plus du tout de manière traditionnelle (alors même que pendant mes études mes seuls outils étaient la peinture, le marqueur ou le crayon) et aimais énormément dessiner numériquement (et c’est toujours le cas, je ne dessine que de cette manière pour mes clients et cela ne fait qu’environ 1 an et demi que je me suis vraiment remise à une pratique personnelle traditionnelle).
La question de la recherche de son style graphique est à mon sens inévitable dans toute pratique créative.
Je me souviens très précisément de mes premières années à mon compte où je tâtonnais encore et où je ne savais pas bien encore ce que j’aimais vraiment tout en étant justement cette personne qui cherchait sur internet des astuces et méthodes miracles pour savoir comment faire, pour trouver mon style. Force et de constater que je n’ai jamais trouvé la solution ultime car un style se construit et que c’est pour cette raison que c’est aussi frustrant que génial.
J’étais impatiente, j’avais hâte et j’avais l’impression que j’étais nulle de ne pas réussir à trouver MON style, ce truc bien particulier qui allait faire que quelqu’un pourrait reconnaître d’un seul coup d’oeil l’une de mes illustrations. J’avais l’impression que cette recherche était une grande montagne dont il fallait absolument atteindre le sommet et qu’une fois ce sommet atteint, ça y est je n’avais plus qu’à m’y balader tranquillement. Ce que j’ignorais c’est que dans les faits, la recherche de son style n’est pas un sommet mais une chaine de montagnes dont vous arpentez les crêtes : après chaque sommet il y aura une phase plus tranquille, un peu de redescente, un ou deux plateaux… puis une autre remontée et ainsi de suite. Il n’y a pas de fin, toute votre vie est une grande randonnée pendant laquelle vous collectez de nouveaux éléments qui viennent enrichir ce que vous êtes.
Cette thématique est particulièrement intéressante parce qu’elle est assez transversale et peut toucher plein de sujets différents en ne concernant pas uniquement l’illustration. Trouver son style lorsque l’on crée c’est une quête infinie qui est toujours teintée d’une certaine dose de frustration. On parle ainsi aussi de style littéraire, de style photographie, de style musical ou bien encore de style vestimentaire… le style est partout et c’est une partie de ce qui nous définit en tant que personne. Lorsqu’il est attaché à une notion économique il se teint d’une manière encore plus particulière puisque l’on sait que c’est lui qui aura forcément un lien avec ce que l’on pourrait presque considérer comme d’un certain succès ou non. C’est un peu difficile parfois parce que l’on peut traverser des creux qui nous font croire que ce que l’on fait est mauvais alors que dans les faits, traverser des creux arrive à tout le monde, c’est comme ça.
Le Robert1 le définit notamment ainsi : Part de l'expression (notamment écrite) qui est laissée à la liberté de chacun, n'est pas directement imposée par les normes, les règles de l'usage, de la langue. - Manière de traiter la matière et les formes dans une œuvre d'art ; ensemble des caractères d'une œuvre qui permettent de la rapprocher d'autres œuvres.
C’est quelque chose de personnel qui se place dans un contexte culturel, de vie et d’époque. Lorsque l’on débute, on a souvent une vision assez binaire de ce qu’est le style comme si il y avait un début et une fin. Une vision un peu enfantine comme celle qui nous fait naïvement croire qu’une fois devenu·e adulte on sait tout faire, tout gérer alors que l’on sait bien qu’en réalité c’est un peu plus différent que ça et que dans les faits, on bricole un peu tout au long de notre vie. Et ce style là vient se construire en parallèle de notre vie d’adulte, de manière un peu clichée parfois on dit que l’on verse dans ce que l’on fait toute notre identité et ce qui fait que l’on est Nous.
Est-ce si cliché que ça ? Pas toujours, mais j’ai toujours remarqué que mes questionnements autour de mon style surviennent toujours à des moments clefs de ma vie et que plus qu’une évolution constante, c’est une grande progression qui rencontre des étapes et des moments de creux pour continuellement grandir.
Il se construit grâce à tout ce qui nous entoure et ne se construit absolument jamais seul. Personne d’ailleurs ne se construit seul·e et je pense qu’il est important de se le rappeler : nos personnalités sont les sommes de tout ce qui nous entoure et c’est valable pour ce que l’on est mais aussi ce que l’on crée.
Je remarque toujours que je traverse des phases de creux tous les 3-4 ans, pendant ces phases que je suis actuellement en train de traverser je remets un peu mon style en question, je me lamente en me disant que ce que je fais n’est pas assez bien… en oubliant que dans les faits on n’avance pas pour atteindre un but puisqu’il s’éloignera en réalité toujours. En prenant un peu de recul, en regardant plutôt notre nous d’avant, ce que l’on a atteint correspond souvent ce que l’on souhaitait atteindre quelques années auparavant.
Je suis désolée de vous l’apprendre mais si vous avez l’impression de ne pas être assez et de constamment vous battre avec ce fameux syndrome de l’imposteur, ce sentiment là ne partira jamais vraiment et ira et viendra constamment au fil de votre vie. C’est lorsqu’il devient trop présent et presque paralysant que cela devient problématique (et qu’il peut être intéressant de se demander pourquoi et d’où vient ce manque de confiance en soi) mais autrement, c’est aussi un outil qui peut vous permettre à petite dose de vous réiventer tout au long de votre pratique puisque l’on traverse toujours plusieurs fois ces phases où l’on a l’impression de stagner avant de finir par s’en extraire et continuer en boucle cette grande quête.
Je parlerai dans cette lettre plus précisément d’illustration puisque c’est ce que je pratique le plus au quotidien mais cela peut s’appliquer à plein d’autres domaines en adaptant un peu mes conseils à votre propre champ de création.
Mais donc, dans les faits et puisqu’il n’y a pas vraiment de méthode miracle, comment on fait en vrai ?
Mes cinq recommandations pour nourrir votre style
Entretenir sa curiosité et nourrir ses influences
Cela passe par tout : il y a regarder ce que d’autres personnes font bien sûr mais pas que, c’est aussi apprendre à regarder autour de soi, aller au musée oui mais pas que. L’Art ne se trouve pas que dans les musées mais partout autour de soi : dans les séries ou les films que vous regardez, les choix de couleurs, de cadrage, dans l’architecture de votre quartier même lorsque vous ne lui trouvez rien de bien intéressant au premier regard, dans les personnes que vous suivez sur internet, dans vos propres expériences de vie, vos émotions, les emballages des produits que vous consommez… Vous n’avez pas besoin d’aller loin pour aller nourrir votre influence, elle est partout y compris dans votre quotidien, même s’il vous semble incroyablement banal. Collectionnez ce que vous aimez, faites-vous un album dans votre téléphone d’inspiration, d’images que vous aimez particulièrement, d’artistes dont vous aimez le travail, d’une photographie qui vous donne envie de peindre… formez-vous votre propre base de donnée de ressources dans laquelle vous pouvez piocher et qui correspond précisément à ce que vous aimez.
Expérimenter, pratiquer et se lancer des challenges
J’ai remarqué que toutes les fois où j’ai pu faire évoluer mon style passaient par des moments où je participais à des challenges (l’Inktober par exemple ou des plus petits challenges de quelques jours) dans lesquels je me pliais à une liste de contraintes qui me donnaient un cadre et m’incitaient à dessiner sans arrêt pendant un temps donné. Pourtant je dessine absolument tous les jours, mais ce n’est pas lorsque je dessine pour mes clients que je progresse : pour ces projets là je fais ce pour quoi j’ai été engagée et ce n’est pas dans ces moments là que j’expérimente (et lorsque je me permets de le faire ce n’est que lors de projets très courts avec une seule illustration et dans lesquels je sens que j’ai la liberté de pouvoir tester un peu autre chose dans mon propre style et non lors de projets où je travaille sur des séries de plusieurs). Toutes les fois où j’ai pu progresser étaient des fois où des contraintes étaient là pour me donner un cadre pour me concentrer sans trop me disperser et c’est un conseil que j’aimerais vous donner : l’angoisse de la page blanche est bien réelle et paralyse plus qu’elle ne permet de tester.
Donnez-vous des contraintes pour vous encourager à essayer, cela peut passer par une thématique autour de laquelle vous allez vous créer un projet ou bien une palette de couleurs précise à utiliser (c’est ce que je fais à chaque nouveau challenge), autant de contraintes plus ou moins grandes qui vous retirent cette peur de ne pas savoir où aller.
Se lancer des challenges peut aussi se faire ailleurs dans une pratique complètement différente que celle que vous voulez faire évoluer : s’essayer à la poterie, apprendre la photographie, écrire, vous n’avez pas non plus besoin de dessiner en boucle pour espérer atteindre un grand déclic qui fera soudainement bondir vos compétences vers une nouvelle étape car souvent c’est en essayant quelque chose de complètement différent que ça a un impact involontaire sur le reste.
N’ayez pas peur d’essayer, personne ne vous oblige à poster sur internet ce que vous faites et je vous encourage à essayer pour vous, juste pour vous.
Foutez-vous des réseaux, on y met déjà bien trop de nous : faites parce que vous avez envie de faire et ce même si vous trouvez que ce que vous faites est nul. Absolument tout le monde passe par là et c’est en faisant que l’on progresse petit à petit. Dessinez ce que vous aimez, ce qui vous fait envie, reproduisez des dessins que vous adorez si vous le souhaitez pour mieux comprendre leur technique (de manière privée évidemment et sans aucun objectif commercial, si vous les publiez sur internet créditez les artistes en mentionnant bien que ce que vous avez fait est basé sur leur travail, autrement on s’engage sur le terrain du vol et là, je ne serai pas là pour vous soutenir à ce sujet), pour analyser leur usage des couleurs, leurs traits, leur manière de construire leurs personnages… bref, faites, faites, faites mais tout ça parce que vous en avez envie !
Vous doutez encore de votre propre évolution ? Pour avoir un exemple tangible, refaites une ancienne illustration, un texte, une photographie (…) datant d’il y a quelques années, c’est un exercice que je trouve super pour avoir une preuve tangible que même si vous avez l’impression que non, ce que vous faites a bel et bien changé.
Se questionner sur ce que l’on aime vraiment
Vers quel type de productions artistiques vous tournez-vous naturellement ? Quels sont les sujets qui vous parlent, les ambiances colorées, avec quels outils vous amusez-vous le plus…? De mon côté j’aime particulièrement l’esthétique des publicités des années 50/60/70, leurs couleurs franches et le travail de la lumière mais j’aime aussi beaucoup les peintres impressionnistes et réalistes. Sans pour autant faire en sorte que mes illustrations y ressemblent (je ne pense pas que ce soit le cas), je pense que je m’en inspire sans m’en rendre compte et que je pioche dans tout ça et dans le travail d’illustrateur·ices actuel·les que je suis sur internet.
Vous aimez plusieurs choses ? Il n’existe aucun règlement quelque part qui vous force à avoir un seul style et à ne pas avoir le droit de sauter d’une façon de faire à une autre !
Regarder ce qu’il se fait ailleurs…. mais pas trop non plus
Il y a un côté négatif au fait de trop regarder ce que font les autres : s’inspirer est absolument essentiel mais il y a aussi le risque de finir par trop se comparer et à force, de se trouver nul·le. J’aurais de la difficulté à vous conseiller sur ce point puisque c’est exactement ce qu’il m’arrive en ce moment. Je mets un peu à jour mon portfolio ces derniers temps pour lui redonner un coup de frais et tandis que je vais voir d’autres portfolios pour m’inspirer pour mettre un peu à jour la mise en page du mien, je me suis heurtée au contre-coup de l’inspiration : à force de trop en voir, je finis par m’étouffer et mon moi-intérieur se compare et se trouve nulle. Alors dans ces moments là, je vous dirais de faire attention : c’est super de s’inspirer et de se tenir au courant de ce que font les autres personnes, surtout les personnes dont vous aimez le style, mais il faut aussi s’encourager à ne pas non plus vivre à travers elles puisque c’est certain que ces personnes là aussi doutent à certains moments et c’est surtout particulièrement contre-productif. On sait très bien que l’on a plus de facilité à montrer ce qui fonctionne que ce qui ne fonctionne pas et c’est aussi le cas pour ce que l’on crée, les dessins ratés, les pages de croquis un peu moches… tout ça n’est pas montré pas forcément pour le cacher mais parce que ce n’est souvent pas très passionnant. On voudra toujours atteindre un idéal qui n’existe pas vraiment et à terme c’est plus bloquant qu’autre chose, à force de trop se comparer on finit par se sous-estimer et à ne voir que ce que l’on ne fait pas et non ce que l’on fait et ce que l’on fait bien.
Attention cependant à ne pas rester à cette étape de vous inspirer et de regarder… sans faire. C’est pile ce dans quoi je tombe malgré moi à certains moments : je regarde, je m’inspire, je collectionne des images que j’adore et c’est super mais au final, pendant ce temps là je ne fais rien. Et ne rien faire, vous vous en doutez ça ne fonctionne jamais vraiment, sauf quand vous avez besoin de prendre du recul et besoin de vous aérer, un parfait pont pour mon prochain et dernier conseil !
Se foutre la paix et arrêter de se mettre la pression
C’est en se mettant la pression que l’on reste statique et que l’on intellectualise trop ce que l’on crée. En ce moment je me mets un peu trop de pression parce que je suis obsédée par le fait que je sois un peu trop statique à mon goût… et je sais bien que ce n’est pas comme ça que cela fonctionnera et qu’il faut se laisser le temps en sachant que tout est un cycle et qu’il faut forcément des creux pour avoir des moments plus hauts.
Vous l’avez forcément déjà vécu, c’est en se mettant la pression pour réussir à terminer quelque chose qu’on s’enfonce encore plus dans une forme de paralysie absurde qui souvent ne trouvera jamais vraiment de fin tant que l’on ne se foutra pas un peu la paix. Ce fameux “va marcher et prendre l’air dehors pour t’aérer l’esprit et y revenir plus tard” fonctionne. Sans dire qu’une marche de 5 minutes réglera tout, faire physiquement un pas de côté pour laisser en plan un projet en cours (même lorsque le projet en question est : comment trouver mon style) aide beaucoup et ce n’est pas un échec que d’y mettre plus de temps que ce que vous auriez espéré. Ce n’est pas grave de ne pas réussir aussi vite que ce qu’on aimerait, personne ne nous attend avec un tampon ou une médaille. Rien à voir mais je suis nulle en maths : je l’ai toujours été et si c’est aussi votre cas, peut-être que vous avez en souvenir ce moment où quelqu’un (un prof par exemple) est excédé par votre incapacité à comprendre ce qui semble simple à ses yeux en vous répétant en boucle la manière de réussir à résoudre un problème. Prenons un peu de recul : est-ce que cela a déjà fonctionné de répéter en boucle quelque chose à quelqu’un dans l’espoir de finalement par lui faire comprendre ? Pas vraiment et pas si souvent que ça. Ici, c’est pareil, s’obstiner c’est se bloquer et cristalliser encore plus quelque chose qui n’est pas si important.
Finalement c’est ça le plus important : de prendre du recul et de se rappeler que votre style est déjà en train d’évoluer même si vous n’en avez pas vraiment conscience. Parce que dans les faits, il n’y a rien de vraiment concret à faire et on ne se rend jamais vraiment compte de notre propre évolution à l’instant T et surtout, surtout, votre style ne s’arrêtera jamais et continuera toujours d’évoluer.
Même lorsque l’on a l’impression d’avoir enfin touché du doigt ce qui fait que ce que l’on fait nous définit, il continuera à se modifier, peut-être de manière un peu plus subtile, pour s’affiner et changer encore et encore. C’est un peu comme avoir trouvé une recette que vous adorez et que vous maitrisez parfaitement : en la faisant et en la refaisant en boucle vous y apporterez forcément de petites modifications parce que vous êtes suffisamment à l’aise avec pour vous permettre de continuer à expérimenter pour la rendre encore plus personnelle. Et je trouve ça chouette parce que ça rend la pratique créative passionnante : faire constamment la même chose peut avoir un côté très rassurant au début, assez confortable, mais au bout d’un certain moment on a envie de ressortir un peu de ce que l’on connait pour se frotter de nouveau à une forme d’inconfort pour ne pas s’y ennuyer.
Alors laissez-vous le temps, laissez-vous tranquille et si en plus créer n’est pas rattaché au fait de devoir payer vos factures, absolument rien ne vous force à vouloir à tout prix atteindre le haut de cette montagne si ce n’est votre propre joie et votre plaisir de créer.
Des ressources pour aller plus loin
Comment trouver son style de dessin - Cy
Comment (ne pas) trouver son style de dessin ? - Marie Spénale
why every creative should keep a sketchbook - furrylittlepeach
Les vidéos de Katie Moody qui parle de plein de techniques différentes
Le travail de collage de papier d’Emily que je trouve super inspirant
Toutes les vidéos de Fran Meneses (anciennement Frannerd)
Je vous préviens tout de suite, il n’y aura pas de grande newsletter en juillet et en août prochain : je serai en vacances au moment de la publication de la prochaine lettre et aurai beaucoup de travail d’ici là, on se retrouve donc pour les lettres de milieu de mois et puis en septembre pour la reprise habituelle !
En vous écrivant, j’ai aussi écouté…
J’ai à cœur de faire de ce Substack un espace de partage et de conversation et pour ça, j’aimerais beaucoup lire vos pensées alors n’hésitez pas à réagir via l’espace de commentaires ci-dessous !
C’est chouette de laisser de la place à l’évolution au sein d’un style. En tant que spectatrice, j’adore qu’il y ait des variations : que l’illustration, la photo ou le ballet que je vois ne soit pas l’énième occurrence d’une recette bien rodée, qui donne parfois l’impression que l’auteur-autrice s’enferme dans sa propre caricature, mais une vision renouvelée qui réaffirme certains traits propres à l’artiste tout en opérant certains déplacements. Que le style (re)naisse de la rencontre de l’artiste avec son sujet en créant de nouvelles pertinences, plutôt que d’être plaqué dessus.
Merci pour cet article super intéressant ! Effectivement il y a des hauts et des bas, des moments de joie où on a l'impression de s'être trouvée et des moments de traversée du désert. Ton article est un bon coup de pouce pour continuer d'avancer !