Carte postale #3 Je parle encore de crayons de couleurs et de film en pâte à modeler
Cher vous, dehors tout est blanc et j'espère que cette Carte Postale trouvera bien son chemin dans votre boîte aux lettres virtuelle
Hello vous ! Comme le mois dernier, j’ai accumulé tout ce que j’ai lu, créé, vu et écouté pour former cette Carte postale culturelle numéro 3. J’aime bien ce petit format : il me permet de faire un point avec moi-même et de me souvenir de ce que j’ai pu aimer au fil du mois et éviter le quotidien d’emporter avec lui tout ce que l’on peut consommer (je n’aime pas tant ce mot). Je me bats difficilement contre ma petite déprime annuelle hivernale : le mimosa me manque chaque année alors j’essaye de mettre de la couleur chez moi en y remettant des fleurs colorées en attendant de pouvoir les voir en vrai ! Et puis en fait ce n’est pas que ça, ces dernières semaines j’ai été hyper anxieuse par le conflit (appelons un chat un chat) en cours avec les USA : j’ai rarement peur à cause du quotidien mais là je le dis, certaines journées je suis vraiment flippée, mon cerveau imagine qu’une guerre va se déclencher avec le Canada et cette anxiété m’a bouffé mon temps libre. Je déteste tellement les hommes de ce monde si vous saviez. Vous imaginez à quel point la vie serait chouette sans leurs egos qui prennent toute la place ?
J’ai surtout beaucoup travaillé ces dernières semaines, je ne dis pas ça comme une fierté personnelle mais plutôt parce que ça m’a pas mal drainé mon énergie (on n’oublie surtout pas de prendre sa vitamine D quotidienne !) en me laissant un peu moins de place pour faire autre chose de mes journées, j’ai tout de même eu de quoi remplir cette nouvelle lettre et j’en suis très contente, j’espère que vous y trouverez des choses à aller voir de votre côté !
Et puisque je suis toujours très preneuse de vos recommandations à vous, n’hésitez pas à nous partager ce que vous avez lu/créé/regardé/écouté dernièrement dans les commentaires !
Everything I Never Told You de Celeste Ng
Écrit par Celeste Ng (l’autrice de Little Fires Everywhere, j’avais vu la série adaptée sans lire le livre et j’avais vraiment beaucoup aimé !), le livre commence sur la disparition et la mort de Lydia, retrouvée dans un lac tout près de la maison familiale. Suicide, meurtre ? Comment est-ce qu’elle a pu en arriver là, qu’est-ce qu’ils ont raté ? C’est une enquête sans en être une qui suit chacun des membres de la famille pour en comprendre sa dynamique.
Everything I Never Told You c’est un drame familial, un livre qui parle de familles qui ne parlent pas, de rêves jamais atteints et projetés sur d’autres membres, de regrets, de rancoeurs et de chemins de vie parallèles au sein d’un même foyer et de ce besoin viscéral de validation. L’autrice parle d’identité, de racisme, de différences de cultures et de ces secrets qui mangent de l’intérieur des familles sans même que l’on ne s’en rende compte.
Corps vivante de Julie Delporte
J’étais certaine de l’avoir lu et de l’avoir déjà acheté : j’ignore pourquoi mais dans ma tête c’était un fait, il faisait forcément partie de ma bibliothèque. Un rapide tour sur mon profil Goodreads tandis que je passais à travers les rayons de ma librairie la plus proche pour vérifier, juste pour voir, pour me rendre compte qu’en fait pas du tout.
Dans Corps vivante, Julie raconte dedans sa nouvelle place adoptée en tant que lesbienne et de la difficulté de se permettre d’apprendre à vivre pour soi après avoir été heurtée et violée par la société et ses normes (et ses hommes). C’est un livre qui parle de guérison, de sexualité, de traumas et de ce corps qui ne lui appartenait pas vraiment sans tout à fait en avoir conscience.
Je l’ai adoré : il est doux, brut et un peu triste mais si proche de la vie. J’ai eu envie de pleurer tant il est juste et comme toujours j’aime tant le trait, le choix des couleurs et la douceur des crayons de Julie. Il me tarde vraiment de pouvoir retourner au Jardin Botanique de Montréal, cette fois avec mes nouveaux crayons, pour aller en dessiner ses couleurs. Je suis très contente de pouvoir aller le glisser dans ma bibliothèque à côté de celui que j’avais vraiment en fait (c’était son Journal que j’avais).
Et… pas tant de lectures en plus à mon actif ces dernières semaines puisque je suis actuellement en train de dédier tout mon temps libre (essentiellement mes soirées avant de dormir, à savoir les moments où je lis normalement) au fait d’enfin terminer de regarder Desperate Housewives. J’ai commencé à enfin regarder la série (je ne l’avais jamais vue, je sais !) en septembre dernier (!!!) et ça y est je suis à la dernière saison ! Ça m’a pris un temps fou mais j’adore alors mes lectures en cours sont en pause le temps que je la termine.
Je vous avais parlé de mon achat de ma grande boîte de crayons de couleurs (on dirait une enfant qui écrit) le mois dernier et je les ai essayés avec cette illustration ci ! C’était super, je les adore et j’en ai même fait une petite vidéo récap si vous avez envie d’aller voir son processus (j’ai acheté un bras pour fixer mon téléphone au dessus de mon bureau et c’est génial).
J’ai également commencé une gouache… autour de Severance (obsédée much?), si vous regardez la série vous comprendrez sans doute cet attrait tout particulier que je peux avoir pour toute l’esthétique qui y est développée. Pas besoin d’exercer mon métier pour ça mais j’ai tout de même une grosse part de déformation professionnelle à chaque fois que je regarde une série ou un film et je suis par ailleurs passablement saoulée de ne plus pouvoir faire de screenshots comme c’était possible avant (alors je photographie mon écran comme une boomeuse) pour ajouter certaines scènes à ma petite banque personnelle d’images de références et d’inspiration.
Bon, pour cette gouache je me suis mise moi-même dans une galère, je me demandais si utiliser un support que je réserve en temps normal à la peinture à l’huile (et expressément dédié à l’huile ou à l’acrylique) pouvait fonctionner et… j’imagine que je connaissais déjà intérieurement la réponse avant d’essayer : c’est une catastrophe, la peinture glisse (évidemment Florence tu croyais quoi ??) et ça me fait perdre un temps fou et rend le processus bien moins fun. Du coup je n’ai toujours pas fini la peinture alors que ça n’aurait pas dû me prendre tant de temps que ça normalement. Affaire à suivre donc, il faut absolument que je m’y remette !
À côté de ça je n’ai pas vraiment eu l’énergie (je pourrais dire le temps mais ce serait mentir) de dessiner pour moi hormis terminer la version de nuit de cette illustration ci-dessus (je suis en train de la presser comme un petit citron en étant en train de faire une animation avec, il ne me manque plus grand chose pour l’avoir terminée j’ai hâte de la poster !). Je travaille depuis l’été dernier pour un gros client et c’est super, ça fait un bien fou d’avoir de la reconnaissance dans ce que je fais (grand sujet, je cherche un bon angle pour vous parler de mon métier parce que c’est quelque chose que je trouve hyper intéressant ce lien entre argent/passion/quotidien/société lorsque l’on exerce un métier comme le mien) mais mon début d’année est hyper chargé et je dois bien avouer que dessiner pendant 5-6h en journée ne me laisse généralement que peu d’envie ou juste d’énergie tout court de dessiner pour moi encore le soir.
Dans mes objectifs de l’année il y a toujours trouver un rythme qui me permette d’avoir un bon équilibre pour me créer des moments dans la semaines pour dessiner pour moi, j’ai vraiment besoin de faire en sorte de prendre ça plus au sérieux pour mon propre bien-être !
Le Comte de Monte-Christo
Vous voyez ces films que vous voulez absolument voir mais que vous ne prenez jamais le temps d’aller voir ni au cinéma ni sur votre plateforme de streaming préférée ? C’est le cas pour l’adaptation du roman d’Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Christo sorti l’été dernier. Malgré toutes les critiques excellentes qui en avaient été faites on n’avait encore jamais pris le temps de le regarder et… c’est désormais chose réparée et j’en suis ravie !
C’était effectivement un sans faute, si ces presque 3h de films peuvent effrayer un peu de prime abord, j’ai trouvé qu’on ne les ressentait absolument pas tout au long du film et qu’il était si bien découpé (encore un Classique que j’aurais dû lire/que j’aimerais lire) que j’avais juste envie de connaitre la suite tant le rythme, les dialogues et l’esthétique globale du film étaient agréables. Pierre Niney est parfait dans ce rôle, tout le travail de costume et de maquillage est vraiment exécuté à merveille et peut-on parler de la lumière fabuleuse de certains des plans ?
Pour le voir en streaming, il est disponible sur Canal +.
Wallace et Gromit : la Palme de la Vengeance
Gros coup de coeur pour le dernier né de Nick Park disponible sur Netflix : on retrouve le duo incontournable et une histoire dans laquelle Gromit se retrouve confronté à la folie créative de Wallace venir à le remplacer sans le vouloir par son obsession de trouver de nouvelles idées d’inventions ennemies créant un gnome intelligent qui semble pouvoir à peu près tout faire. J’ai toujours trop peur de spoiler alors je préfère rester sur le strict minimum, un seul conseil cependant : filez le voir si vous y avez accès !
C’est toujours incroyablement beau, bien réalisé, truffé de petits détails intelligents et surtout si drôle, j’ai particulièrement aimé ensuite aller voir tout le processus de création derrière le film, je vous glisse les deux vidéos à ce sujet juste en dessous si vous êtes aussi friand·es de behind the scenes ! Je déteste viscéralement la place que prend l’IA dans la création et j’aime voir des films faits à la main et avec autant de passion, c’est ce qui les rend encore plus riches et beaux car on sait à quel point il a fallu du temps pour les faire (dans Wallace et Gromit comme dans Chicken Run par exemple, certaines empreintes digitales sont volontairement laissées sur les petits personnages pour maintenir cet esprit fait-main et ne pas coller parfaitement à une production réalisée parfaitement), peut-être que je suis une grosse réac (je m’en fous) mais j’ai bien du mal à comprendre comment est-ce que l’on peut s’extasier devant une production faite par IA qui pour exister pille dans les créations artistiques d’autres personnes sans leur consentement. Si je suis passionnée par mon métier ce n’est pas pour le résultat mais pour le processus : la joie que j’ai à imaginer, faire des croquis, choisir mes couleurs et peu à peu voir le résultat se créer sous mes yeux. Pas pour taper un prompt un peu froid, cliquer sur entrer et voir un résultat apparaître en sachant qu’il n’existe que parce que d’autres personnes ont créé. J’ai tendance à un peu trop tomber sur les gens (il faut que j’arrête je perds mon temps à râler sur internet après des inconnus) qui sont fiers de parler de tout l’argent qu’ils se font grâce à l’IA mais en attendant, je continue de ne pas changer d’avis (ne parlons même pas de l’impact environnemental).
The Severance Podcast with Ben Stiller & Adam Scott
Est-ce que je suis accro à Severance ? Bien entendu. Est-ce que je cherche toutes les sources possibles et imaginables pour pallier au fait que cette série trop courte. Bien entendu x2. Alors pour ça, je me suis tournée vers les bons vieux podcasts et cette merveille sortie par nulle autre que Ben Stiller et Adam Scott qui en invitant toutes sortes de personnes rattachées à la série parlent à travers toute une série d’épisodes de tous les dessous de la série, épisode par épisode. C’est hyper intéressant d’avoir autant de points de vue différents tout en ayant une ambiance très chill et drôle, j’attends cependant que la saison 2 soit terminée avant d’écouter les épisodes associés à chaque épisode (et puis comme ça ça fera durer la saison un peu plus longtemps d’une certaine manière).
The Weatherman de Gregory Alan Isakov
Il neige dehors, l’hiver a vraiment commencé par ici alors je me tourne vers des albums plus lents et doux et j’adore celui-ci de Gregory Alan Isakov qui a de trainant juste ce qu’il faut. Peut-être pas l’album idéal pour être pleine d’énergie mais j’imagine qu’on ne fait pas toujours tout ce qui serait logique de faire !
J’ai à cœur de faire de ce Substack un espace de partage et de conversation et pour ça, j’aimerais beaucoup lire vos pensées alors n’hésitez pas à réagir via l’espace de commentaires ci-dessous !
Sur ce, passez une bonne journée peu importe le moment où vous terminez de lire cette lettre ❤️ De mon côté il est 12h12 je suis encore en pyjama et après avoir cliqué sur envoyer je vais aller mettre ma tête dans mon placard à la recherche de vêtements à mettre aujourd’hui puis aller prendre ma douche (passionnant). J’ai une nouvelle paire de mocassins achetés chez Aldo en super rabais que je trouve super mais je ne peux toujours pas le mettre dehors et je suis frustrée. J’aimerais bien aller dessiner aussi alors je vais faire ça. Je vous dis à bientôt ? Bisous !
L'avantage de quitter petit à petit les réseaux sociaux classiques, c'est le plaisir que je retrouve à lire les gens que j'aime suivre sur des formats plus longs. C'est chouette de passer une tête dans ton quotidien. Courage pour la période actuelle, j'imagine et je comprends tes craintes.
Je vois qu'on a des petits plaisirs en commun (Severance 😍 Wallace & Gromit 😍)
Je n'ai jamais dépassé la s2 de DH mais ça doit être très marrant de découvrir la série avec ton œil de maintenant
Et comme d'habitude, tout ce que tu créés est magnifique 💕